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La métaphore : figure de style fondée sur l'analogie et/ou la substitution

La métaphore, du grec μεταφορά (metaphorá, au sens propre, transport), est une figure de style fondée sur l'analogie et/ou la substitution. C'est un type particulier d'image sans outil de comparaison qui associe un terme à un autre appartenant à un champ lexical différent afin de traduire une pensée plus riche et plus complexe que celle qu'exprime un vocabulaire descriptif concret.

Ainsi dans l'expression de Julien Gracq (Un balcon en forêt), « Son rire de pluie fraîche », l'auteur décrit le rire de la jeune fille rencontrée dans les bois un jour pluvieux en l'associant à une pluie aux connotations particulières (bruit, pureté, nature) faisant du personnage féminin une nymphe qui séduit le jeune lieutenant cantonné dans la forêt des Ardennes. La métaphore constitue ainsi une utilisation suggestive et expressive de la langue.

De façon plus générale, la métaphore recouvre par sa forme raccourcie tous les usages de l'image en se différenciant de la comparaison (entendue au sens stylistique) par l'absence d'outil de rapprochement (« comme, ressembler à, pareil à... ») qui rend plus forte l'association des deux termes et souligne une équivalence dans la métaphore annoncée avec comparé et comparant, (par exemple : « Bergère, ô tour Eiffel », Apollinaire, Zone), ou emploi du verbe être, (« La nature est un temple », Baudelaire, Correspondances), qui peut aller jusqu'à la substitution dans la métaphore directe avec le comparant seul qui rend l'explicitation plus difficile et fait appel au contexte (« Ceux qui sont chauves à l'intérieur de la tête », Prévert Dîner de têtes - « J'ai vu l'enfer des femmes là-bas », Rimbaud Une saison en enfer).

La métaphore se retrouve donc naturellement dans la littérature et particulièrement dans l'expression poétique, mais elle est d'un usage quotidien dans l'emploi d'épithètes (« un cadeau royal » – « une ruse de Sioux »...), de personnification (« Nadal, roi de Roland-Garros ! »), d'invention verbale (« les poulets » = gendarmes) ou de formes lexicalisées (« les bras d'un fauteuil »)... Elle est également utilisée par les spécialistes qui veulent à la fois conceptualiser un phénomène et le vulgariser (le Big Bang, la double spirale de l'ADN, le serpent monétaire, l'empire ottoman, homme malade de l'Europe au XIXe siècle...).

Elle est aussi fréquente dans la représentation graphique (peinture, sculpture, caricature...), souvent sous la forme codifiée de l'allégorie comme Cupidon figurant l'amour.

La PNL (programmation neuro linguistique) utilise aussi beaucoup les métaphores à visée de prise de conscience. Le langage métaphorique est un langage imagé. L’idée est que la métaphore a un sens apparent et un sens caché. C’est le sens caché qui aurait toute sa force. Milton Erickson utilise la métaphore thérapeutique.